• L'après-midi d'un faune analyse poético-musical

     

    À l'occasion de la fête de la musique, je trouvais pertinent de partager la passion que j'entretiens à l'égard du Prélude à l'après-midi d'un faune, et que l'on pourrait élargir à l'œuvre de Debussy toute entière. Toutefois, du fait de mon manque d'expérience en ce domaine, cette critique comprendra une subjectivité que je ne me permettrais pas en matière d'analyse littéraire. Toute critique ou correction des potentielles lacunes  est donc la bienvenue.

     

    Le Prélude à l'après-midi d'un faune est une œuvre symphonique composée en 1894 par Claude Debussy, librement inspirée par le poème de Stéphane Mallarmé. Sa composition est la suivante : trois flûtes, deux clarinettes, deux cors, deux hautbois et un cor anglais pour les vents ; deux harpes pour les cordes frottées, sept violons, deux violoncelles et une contrebasse pour les cordes pincées, ainsi que deux cymbales antiques.

     

     

     

    L'œuvre s'ouvre sur le thème du faune, interprété par les flûtes et qui deviendra un leitmotiv récurent connaissant au fur et à mesure de la progression de la musique un changement comparable à celui des émotions du satyre décrites par Mallarmé. Le son doux des hautbois évoquent la présence des nymphes tandis que le crescendo des violons traduisent les ébats et fuites de ces dernières.

    On pourrait penser que l'œuvre comptant autant de mesures que le poème d'alexandrins, 110 au total, la musique connaitrait une progression linéaire et semblable à celle de la poésie. Toutefois, en travail d'impressionnisme, le Prélude à l'après-midi d'un faune cherche à capturer non pas une succession de tableaux ou de situations, mais plutôt un instant et son ressenti. Debussy cherche à donc à retranscrire la musique vivante, immuable et universelle de la nature, et non à composer quelque chose d'académique.

     

    L'après-midi d'un faune analyse poético-musical

    Vaslav Nijinsky interprétant le faune dans un ballet russe de 1912

     

    Dans une lettre au poète Henri Cazalis (dont le poème Egalité-Fraternité inspirera Camille Saint-Saëns pour sa Danse macabre), Mallarmé qualifie ses vers comme "terriblement difficiles à faire, car je le fais absolument scénique, non possible au théâtre, mais exigeant le théâtre." La mise en musique du poème relève donc d'une incroyable prouesse artistique. De par sa nature de prélude, l'œuvre symphonique se devait d'être jouée préalablement à la lecture du poème. Enfin, je voudrais conclure sur cette citation du compositeur Pierre Boulez, ayant lui-même composé différentes orchestrations du Prélude : "Cette partition possède un pouvoir de jeunesse qui n'est pas encore épuisé, et, de même que la poésie moderne prend sûrement racine dans certains poèmes de Baudelaire, on peut dire que la musique moderne commence avec L'Après-midi d'un Faune."

    En vous souhaitant une bonne continuation.

     

    L'après-midi d'un faune analyse poético-musical

     

     

     

     


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  • Gagner la guerre

     

     

    Titre : Gagner la guerre

    Auteur : Frédéric Genêt d’après Jean-Philippe Jaworski

    Année de parution : 2018

    Edition : Le Lombard

    Nombre de volumes : Premier volume « Ciudalia » paru, deuxième volume « Le royaume de Ressine » à paraître

    ISBN : 59349

    Quatrième de couverture : « Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand il s’agit de nobles pourris d’orgueil et d’ambition, on en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire.

    Pour rafler la mise, c’est désormais au sein de la famille qu’on sort les couteaux.

    Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon... »

     


    À Ciudalia, capitale du Vieux Royaume, le spadassin à gages Benvenuto Gesufal est chargé par la guilde des chuchoteurs d’occire un noble à la sortie du bordel de la via degli ducati, mais maldonne oblige, les choses prennent une tournure des plus désagréables. Embarqué malgré lui dans un imbroglio qui le dépasse, Benvenuto devra en dénouer les fils et faire face aux démons du passé…

     

    Adapté du roman de fantasy à succès de Jean-Philippe Jaworski, ainsi que de sa nouvelle Mauvaise donne du recueil Janua Vera, Gagner la guerre permet une intrusion pertinente dans le monde du Vieux Royaume et peut-être plus accessible au grand public que le jeu de rôle ou la lecture de toutes les œuvres du cycle. Le brio de Frédéric Genêt consiste à harmoniser un récit complètement subjectif, et se déroulant sur deux trames à la temporalité différente, tout en y ajoutant un rythme presque cinématographique. Graphiquement, l’album n’a rien à envier aux meilleurs tomes de Médicis car un très grand soin est apporté aux vêtements, armes et constructions architecturales des habitants de Ciudalia.

     

    Gagner la guerre s’inscrit dans un genre de fantasy bien particulier, qui a connu une immense popularité ces dernières années du fait de la saga du Trône de Fer et de son adaptation télévisuelle Game of Thrones, le médiéval-fantastique. Cette division de la fantasy se caractérise par une solide base historique ainsi qu’une dimension politique souvent absente des canons habituels de la littérature merveilleuse. Sur cet univers semi-réaliste vient alors se greffer des éléments propres à la fantasy, se traduisant dans le cas du Vieux Royaume par un fort ésotérisme et l’existence de races non-humaines intelligentes. Si par souci de concision, le premier volume de la série n’a pas pu exploiter pleinement la richesse de la matière imaginaire qu’elle délivre, les prochains tomes sauront à n’en point douter dresser un portrait complet et vibrant du monde de Jaworski.

     

    Le personnage de Benvenuto Gesufal, dont la cruauté n’a rien à envier au personnage décrit dans Le Jour des Rois d’Hugo auquel il emprunte son nom, se montre aussi détestable qu’attachant au fur et à mesure du récit. Si il est impossible de rendre parfaitement compte de la gouaille et de la subjectivité dont le protagoniste pouvait faire preuve dans le roman, le dessin permet à l’assassin une expressivité qui traduit le caractère ambigu du personnage. Aux antipodes d’un Elric ou d’un Thomas Covenant, Benvenuto est sans nul doute une excellente figure de antihéros car ses multiples défauts et son inimitable cynisme en font un personnage très humain. On ne l’appelle pas le bienvenu pour rien.

     

    En outre, on appréciera le soin apporté à la carte du Vieux Royaume, grande absente des livres papiers. La note de Jean-Philippe Jaworski expliquant la genèse du personnage de Benvenuto permet une plus large compréhension de l’œuvre de l’auteur, et non moins intéressant est le cahier graphique de Genêt présent en fin d’album. On recommandera aux lecteurs les plus curieux d’enrichir leur expérience relative au Vieux Royaume par la lecture des recueils Janua Vera, Le sentiment de fer ou encore Comment Blandin fut perdu. Et si ces lectures ne suffisent pas à étancher cette soif d’aventure, on conseillera également une partie de jeu de rôle papier ou en ligne aux bibliophiles désireux d’apporter leur pierre à l’édifice de Jaworski.

     

    Gagner la guerre

     

    Gagner la guerre

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  • La koìnè est une langue universellement parlée dans tout l'Œkoumène. Ses neuf cas sont :

    Le nominatif :Indiquant le sujet ou l'attribut du sujet.

    Le vocatif : Indiquant l'interpellation.

    L'accusatif : Indiquant le complément d'objet direct.

    Le partitif : Indiquant le nombre ou la totalité.

    Le génitif : Indiquant le complément du nom.

    Le datif : Indiquant le complément d'objet indirect.

    L'ablatif : Indiquant le déplacement ou le lieu.

    L'instructif : Indiquant la présence.

    L'abessif : Indiquant l'absence.

    Il n'y a pas de neutre en koìnè, seuls subsistent le masculin et le féminin.

     

    Les pronoms en koìnè sont :

    Hìam : Je

    Vìam : Tu

    Ohnë : Il

    Uhnë : Elle

    Sìam : Nous

    Tìam : Vous

    Heör : Ils, avec un sens universel, sans distinction de genres.

     

    Les formules de bases en koinè sont :

    Väla : Bonjour. Ce mot a un caractère universel et peut être employé envers n'importe qui, selon le contexte, on pourra également le comprendre avec un sens familier "salut", ou un sens soutenu "salutations'. On peut également lui ajouter une notion de temporalité avec andiaväla pour "bonne journée" et kuväla pour "bonsoir" ou "bonne nuit.

    Livähan : Au revoir.

    Öt ötsi : S'il vous plaît.

    Pirün : Merci.

    Zvinek : Désolé ou pardon.

     

     En espérant que cette introduction à la koìnè vous ait plu, malgré le peu de contenu qu'elle délivre. En vous souhaitant une bonne continuation.

     

     

     

     

     

     


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