• Résultats du concours d'Halloween

     

     Je tiens tout d'abord à remercier les trois participants, qui se sont risqués à un exercice pas si facile, avec un thème et une forme des plus sadiques. Du fait de l'écart entre les publications et des styles proposés, il me fût difficile de départager les trois textes, tous étant d'une qualité indéniable. Je ne prendrai en compte que ceux sous forme donnée, mais j'invite fortement à la lecture des formes libres. N'oubliez pas que ce concours était avant tout amical, et que ma critique l'est tout autant. Sans plus attendre, voici le podium !

     

    Maître de l'horreur de bronze : Catline111

    Son texte ici

    Un texte dont on ressort avec un grand plaisir, par son vocabulaire pointu et son rythme entrainant. On se figure assez bien l'environnement et le danger ambiant. De plus, tu as été la première à publier ta participation, et à peu près respecter les formes données. Mais une chute un peu brutale et décalée ainsi qu' une horreur relativement discrète t'élèvent à la troisième place du podium. Cependant, j'ai énormément apprécié la forme libre, et t'encourage de continuer à illuminer la Gazette de ta poésie!

     

    Maître de l'horreur d'argent : Reindeer

    Son texte ici

    L'emploi de la première personne et la description assez crue des envies et angoisses rendent le poème terriblement sinistre. Les vers de treize pieds de long ne sont pas gênants car ils arrivent à construire un rythme cohérent et un certain lyrisme, ce qui est loin d'être évident dans un texte évoquant le cannibalisme. Toutefois, le non-respect des règles et le léger retard constituent deux malus. Je t'encourage réellement à t'essayer à la poésie de façon plus régulière, car tu disposes d'un talent à entretenir!

     

     

    Maître de l'horreur d'or : matt_matt

    Son texte ici

     La lecture en est presque insoutenable, ce qui dans notre cas est un excellent signe. Des images hideuses de notre passé réel apparaissent au fur et à mesure, mais les figures de style et l'exclamation finale confèrent une beauté sombre qui atténue le malaise ressenti. Étrangement, j' avoue avoir préféré la forme donnée à la version libre, mais on sent que tu t'es réellement investi dans la seconde!

     

    C'est donc matt_matt qui remporte la victoire pour ce premier concours du blog. Par-là même, il décidera de la forme du prochain et peut m'imposer l'écriture d'un poème et/ou la critique d'un texte de son choix, bien que je regrette de n'avoir pas de meilleure récompense à proposer. Bravo à lui, et aux deux autres participants dont l'écriture est plus qu'admirable. Enfin, j'espère surtout que cette compétition fût agréable pour tous, et qu'elle sera la première d'une longue série.

    En vous souhaitant une bonne continuation.

     

    Résultats du concours d'Halloween


    12 commentaires
  • L'enfant et le maudit

    Titre : L'Enfant et le Maudit

    Auteur : Nagabe

    Année de parution : 2017

    Édition : Komikku

    Nombre de volumes : Cinq volumes parus, série en cours

    ISBN : 978-2-372-87197-6

    Quatrième de couverture : Il y a très longtemps, dans une contrée lointaine, existaient deux pays...

    "L'intérieur" où vivaient les humains, et "l'extérieur", où habitaient des créatures monstrueuses qu'il ne fallait surtout pas toucher, sous peine de subir la malédiction. Cette histoire commence le jour où se sont rencontrés deux êtres qui n'auraient jamais dû se croiser...

    Ils sont aussi différent que le jour et la nuit... Et malgré tout ce qui les sépare, malgré les ténèbres qui les entourent, ils vont écrire petit à petit une fable tous les deux...

     

    Dans un monde divisé entre deux pôles ne devant jamais se rencontrer du fait d'une malédiction, la petite Sheeva est recueillie par un mystérieux être de l'extérieur, qu'elle nomme Professeur, en attendant que sa tante la ramène auprès des humains. Mais la réalité est plus sombre et complexe qu'il n'y parait.

     Ce qui frappe en premier lieu avec l'Enfant et le Maudit est son identité visuelle unique. Tout en conservant les codes et les techniques propres au manga, l'œuvre exprime clairement une volonté de s'en détacher et de se construire une style propre, éloigné des canons du genre. Les designs ingénus des êtres de l'extérieur, les clairs-obscurs d'une maîtrise absolu et la dualité constante qu'appuie le dessin entre Sheeva et le Professeur sont autant de signes de ce ton remarquable. Fait notable, les onomatopées sont presques inexistantes et de nombreuses pages sont vides de tout dialogue.

    Cela peut s'expliquer par le fait que l'auteur soit premièrement issu du milieu de l'illustration, et non du manga. Nagabe reconnait comme inspirations générales le style art nouveau d'inspiration slave d'Alphonse Mucha, les célèbres Moumines de Tove Jansson, ainsi que les illustrations macabres d'Edward Gorey (également un modèle majeur pour Tim Burton) dont l'opposition entre la lumière et les ténèbres n'est pas sans rappeler celle du manga.

     

    L'enfant et le maudit

    L'enfant et le maudit

    L'enfant et le maudit

     

    L'enfant et le maudit

     

    L'ambiance du manga évolue drastiquement au fur et à mesure des tomes. Les débuts sont très contemplatifs, parfois même ennuyeux à certains égards, mais l'intrigue va d'un nouvel élan à partir du quatrième volume sans pour autant prendre le lecteur à l'envers. En effet, l'auteur a pris le soin de disséminer des indices tout au long  du récit, sur la relation entre les mondes ou la nature de la malédiction, mais tout en gardant une part de mystère qui annonce quelque chose de plus grand. L'évolution de la relation entre Sheeva et le Professeur est un indicateur de la progression de l'histoire, les deux protagonistes découvrant leur affection mutuelle et les secrets de leurs mondes respectifs.

    En bref, l'Enfant et le Maudit est une pépite de créativité et de talent, un manga de fantasy à l'esprit de contes de fées et au design unique en son genre ; mais dont la lenteur relative des trois premiers tomes risque de rebuter plus d'un. Le sous-titre, Siúil a Rún est une chanson traditionnelle irlandaise que l'on pourrait traduire par "Va, mon amour" et qui traduit le caractère mélancolique et fabuleux du manga.

     

    L'enfant et le maudit

    L'enfant et le maudit

    L'enfant et le maudit

    L'enfant et le maudit


    6 commentaires
  • Homo homini lupus est

     

    Malheur sur la terre, hurlements dans la nuit

    Un loup sombre et furieux a souffert d'un piège

    Et son sang bruni éclabousse la neige

    Comme un habit de vierge tout de vin enduit

     

    Alors que mutilée, la bête pût s'enfuir

    Des ombres livides hululèrent en cœur

    Et lorsque sa patte rongée vint à faiblir

    La meute l'acheva en un festin vainqueur

     

    N'ayez pour ce fauve aucun pleurs ni remords

    Étant habitué au cruel exercice

    Le molosse ne connût que le sang et le vice

     Tue tôt, marche ou crève, c'est ainsi dans le Nord


    3 commentaires